Histoire :
La commune de Saint-Girons-d’Aiguevives vit quelques temps à l'ombre d'un monastère de Carmes déchaussés. Elle conserve aujourd'hui les traces de plusieurs établissements religieux. En 1156, de retour de croisade, le calabrais Berthold se retire au mont Carmel, dans le périmètre du domaine du Virou à Saint-Girons-d’Aiguevives. Au XIVe siècle, un premier sanctuaire gothique y est construit. En 1638, ce domaine, situé au sud du bourg, est offert par la famille Gourgue aux carmes déchaussés qui y bâtissent un monastère clos de murs. Saisi à la Révolution, le couvent est vendu en 1791 comme bien national à un riche bordelais, Delbos, après un inventaire effectué entre le 22 et le 29 mai 1790. C'est en ce monastère qu'est cultivée la mélisse utilisée dans la fabrication de L'Eau des Carmes, mise au point par un père apothicaire du couvent de Bordeaux. Entre 1853 et 1860, l’église du village est reconstruite autour de l’ancien sanctuaire. À cette occasion, une cloche est fondue, en 1861. Saint-Girons-d’Aiguevives possède de nombreux moulins à vent et à eau, en fonction jusqu'au début du XIXe siècle, ce qui lui permet une certaine activité économique. En revanche, aujourd'hui la commune vit principalement de la viticulture. (Sources : Emile Bodin 1906, Histoire du pays de Saint-Savin ; Johel Coutura, Les cahiers du vitrezay).
Sites et Monuments :
La Mairie :
La municipalité de Saint-Girons-d’Aiguevives se dote à la fin du XIXe siècle d’un bâtiment englobant l'école et la mairie. Le projet de l'architecte Ayrolles, de Blaye soumis à la municipalité en 1893 est retenu. Les travaux sont donc rapidement lancés, et les bâtiments sont achevés en 1900. L'architecture et le plan choisis sont peu communs pour la région et distinguent la mairie-école de Saint-Girons-d’Aiguevives des autres communes. L'ensemble est composé de trois ailes parallèles à deux niveaux d’élévation montrant pignon en façade.
Elles sont reliées par deux ailes basses perpendiculaires. Cette composition juxtapose deux plans en H. Outre ce plan peu habituel, le style est lui aussi original. En effet, les bâtiments sont ornés de pignons découverts à redents, mais aussi de chaînes harpées, très marqués sur les façades. Le corps de logis formant le centre de cette composition abrite la mairie. Il est mis en valeur par un escalier double à rampes droites permettant d'accéder au niveau principal situé sur un soubassement. Les écoles, pour filles et pour garçons, sont situées respectivement dans les ailes basses et les bâtiments latéraux. (Sources : Johel Coutura Les Cahiers du Vitrezay, RIS, BibTeX.)
Château Le Virou :
Le domaine du Virou, un temps, couvent des Carmes déchaussés à Saint-Girons-d’Aiguevives, se lit encore par son long mur de clôture, enserrant la propriété. Les bâtiments conventuels sont remplacés par une demeure du XIXe siècle, appelée Château Le Virou.
Le 30 septembre 1638, la famille Gourgue fait don aux Carmes déchaussés de bien de quatre-vingt-dix-sept hectares au sud du bourg de Saint-Girons-d’Aiguevives, pour y installer un couvent. Le 23 mars 1640, les carmes obtiennent des lettres patentes de Louis XIII reconnaissant cette fondation. Le premier soin des moines est d’enclore le domaine d'un haut mur pour s'isoler du monde extérieur. La communauté, partagée entre la prière et le
travail, notamment la culture de la mélisse destinée à l'élaboration de l’ Eau des Carmes , est dirigée par un prieur. Saisi comme bien national le 5 mars 1791, le couvent est vendu à Jean Delbos, riche négociant bordelais. Les bâtiments sont alors rasés.
Le domaine est transformé par Delbos en propriété d'agrément puis devient propriété viticole en 1859 sous l'impulsion du petit-fils de Jean Delbos. L'actuel bâtiment datant du XIXe siècle, de plan et d'élévation
très complexe, comporte des corps à usages d'habitation et des parties destinées à l’activité viticole. Par ailleurs, les murs d'une petite chapelle subsistent sur le terrain. Le domaine appartient depuis 1991 à la société Châteaux en Bordeaux qui assure la production et la commercialisation des vins en Côtes de Blaye, issus des soixante-treize hectares de vignes enclos dans les anciens murs des Carmes déchaussés. (Sources: Johel Coutura, Les Cahiers du Vitrezay).
Eglise Saint-Girons :
Reconstruite au milieu du XIXe siècle, l’église Saint-Girons-d’Aiguevives présente une silhouette particulière marquée par le contraste entre une nef basse et une tour-flèche très élancée et élevée. Lors de la reconstruction de l'église au XIXe siècle, l’ancien édifice gothique est conservé et intégré au nouveau. Ce dernier est conçu par l'architecte Bonnore sur un plan simple. En effet, l'église comprend désormais une longue nef avec contreforts ainsi qu’un clocher-porche à trois niveaux en avant de la façade, terminé par une flèche de pierre.
Le décor intérieur, réalisé au moment de la construction ou dans les décennies suivantes, concerne également l’ancien sanctuaire gothique. Le chœur est orné de peintures murales décoratives par Terral en 1899. Quant au chemin de croix sur cuivre, non signé, il est probablement l’œuvre de ce même artiste. Par ailleurs, Dagrand réalise une partie des vitraux entre 1860 et 1900. Dans l’axe de la nef, le chœur est d’ailleurs éclairé par une baie à deux formes dont les vitraux représentent notamment saint Girons.
Apôtre de Gascogne, saint Girons évangélise la Chalosse. Son tombeau, profané par les huguenots en 1569 pendant les guerres de Religion, se trouve dans la crypte d'Hagetmau, dans le département des Landes.
Le curé Capet, qui officie pendant la Révolution, est enterré sous le calvaire au nord de l’église. (Sources: Johel Coutura, Les Cahiers du Vitrezay).
En outre, le clocher abrite deux intéressantes cloches dont l'une, datée de 1608, offerte par Marguerite Bignon, est classée Monument Historique au titre d'objet en 1942. La seconde cloche est offerte par la famille Delbos du Virou.